Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Guerre en Ukraine : plusieurs villes visées par une série de frappes russes avec « un nombre record de missiles »

La Russie a lancé vendredi 29 décembre au matin une vaste série de frappes sur plusieurs villes d’Ukraine, dont la capitale, Kiev, avec « un nombre record de missiles ». Selon un dernier bilan, qui risque de s’aggraver, les tirs russes ont fait au moins trente morts et plus de 160 blessés a déclaré sur Telegram le ministre de l’intérieur, Ihor Klymenko.
Les attaques ont ciblé en particulier la capitale, Kiev, ainsi que les agglomérations de Dnipropetrovsk (Centre-Est), de Kharkiv (Nord-Est), de Lviv (Ouest), de Zaporijia (Sud) et d’Odessa (Sud).
« La Russie a utilisé presque tous les types d’armes de son arsenal », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sur le réseau social X. Selon l’armée de l’air, 158 missiles et drones ont été tirés sur l’Ukraine, dont 114 ont été détruits. « Il s’agit de l’attaque de missiles la plus massive », à l’exclusion des premiers jours de la guerre, a déclaré à l’Agence France-Presse le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouri Ihnat.
La Pologne, pays membre de l’OTAN, a affirmé qu’un des missiles russes tirés sur l’Ukraine est brièvement passé dans son espace aérien dans la matinée. « Il a quitté cet espace » aussitôt, en direction de l’Ukraine, a déclaré le chef de l’état-major, Wieslaw Kukula.
Les frappes ont touché « des installations civiles, des bâtiments civils », a affirmé Andriy Yermak, le chef de cabinet du président ukrainien. « Le monde doit voir que nous avons besoin de plus d’aide et de moyens pour arrêter cette terreur », a-t-il ajouté sur Telegram.
Un propos repris par l’ambassadrice américaine, Bridget Brink, selon laquelle « l’Ukraine a besoin de fonds dès maintenant pour continuer à se battre ». Le président américain, Joe Biden, a exhorté vendredi le Congrès à « agir sans plus attendre » après les « bombardements massifs » en Ukraine, alors que les élus du Capitole ne parviennent pas à s’accorder sur une importante enveloppe d’aide à Kiev.
Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a lui estimé que ces frappes démontraient que Vladimir Poutine « ne reculera devant rien », tandis que la France a condamné « avec la plus grande fermeté » une « stratégie de terreur ».
Quelques heures plus tard, le Royaume-Uni a annoncé l’envoi d’environ deux cents missiles antiaériens à l’Ukraine pour renforcer ses défenses, appelant ses alliés à « redoubler d’efforts » pour soutenir militairement Kiev. « Face à la barbarie russe, le Royaume-Uni reste absolument déterminé à soutenir l’Ukraine », a déclaré le ministre de la défense britannique, Grant Shapps, dans un communiqué.
Dénonçant des « frappes lâches », le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a promis que l’Union européenne « se tiendra aux côtés de l’Ukraine, aussi longtemps qu’il le faudra ». Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé Moscou à « mettre fin immédiatement à ces attaques » et « à respecter les lois internationales régissant les conflits ».
La Russie s’est limitée à assurer, dans son briefing quotidien, que « toutes les cibles ont été atteintes ». Elle a affirmé avoir visé des infrastructures militaires, dépôts de munition et lieux de déploiement des soldats ukrainiens lors de plus de cinquante frappes, dont une « d’envergure » entre le 23 et le 29 décembre.
La coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l’Ukraine, Denise Brown, a condamné sur X « une vague haineuse d’attaques », illustrant « l’horrible réalité » vécue par les Ukrainiens.
A Kiev, un hangar de 3 000 mètres carrés a été incendié dans le quartier de Podil. Une station de métro utilisée comme abri antiaérien a été endommagée, ainsi que plusieurs immeubles d’habitations et d’autres hangars. Une maternité de Dnipro a aussi été « gravement endommagée », mais sans victimes, selon le ministère de la santé ukrainien.
La vague de frappes russes vient clore une année difficile pour l’Ukraine, marquée par l’échec de sa contre-offensive estivale et une reprise d’initiative des forces de Moscou, qui ont revendiqué cette semaine la prise de la ville de Marïnka sur le front est. Elles surviennent aussi dans un contexte d’essoufflement de l’aide occidentale à Kiev, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, menaçant le pays de manquer de munitions et de fonds.
Le Monde avec AFP
Contribuer

en_USEnglish